- P0166-A
- Personne
- 1852-
L'Université Laval est fondée par charte royale signée par la reine Victoria le 8 décembre 1852. Il lui est possible, à l'aide d'une clause incluse dans sa chartre, d'affilier des collèges et séminaires dans le but d'assurer la rentabilité de l'Université. Possédant donc une charte royale, l'Université sollicite à Rome une charte pontificale l'autorisant à émettre des diplômes de théologie. Suite à ce refus, découle un bref pontifical qui confère pourtant à l'Université Laval les pouvoirs recherchés. L'Université est alors dirigée par un Conseil universitaire qui gère les programmes d'études, la pédagogie et la discipline. Dès 1853 le Séminaire, principal bailleur de fonds de l'université, finance la construction de la Faculté de médecine, du pensionnat et du Pavillon central dans le quartier latin ce qui établit physiquement la nouvelle institution. L'enseignement offert est basé sur les traditions européennes et donne droit à un baccalauréat, une licence, une maîtrise ou un doctorat. Quatre facultés verront le jour dans les année suivantes soit arts, droit, médecine et théologie.
En vertu de la charte royale, la Faculté des arts doit conférer le baccalauréat ès arts à tout finissant ayant réussi un programme d'enseignement secondaire rencontrant les normes de l'Université. L'Université Laval établit donc des règles d'affiliation d'institutions d'enseignement secondaire et impose des examens uniformes pour rendre opérationnelle cette fonction. Certains collèges et séminaires, particulièrement ceux de la région de Montréal ont peur d'ainsi perdre leur autonomie. Suite à ces résultats mitigés, Mgr Bourget demande à Rome l'établissement d'une université à Montréal. Cette demande est refusée en 1876, mais Rome impose l'établissement d'une succursale de l'Université Laval à Montréal, puis celle-ci reçoit la charte pontificale désirée auparavant.
Insatisfaits de nouveau, les montréalais poursuivent leurs demandes afin d'obtenir une université. Le Vatican refuse de nouveau mais en 1889, il accorde à la succursale une très grande autonomie. En 1920 la succursale de Montréal devient l'Université de Montréal, rivale de l'Université Laval. Suite à une campagne de financement, le début d'une expansion voit le jour avec la création de l'École normale supérieure en plus d'autres écoles en chimie, musique et pharmacie. Entre 1930 et 1940, les universités pontificales sont encouragées à concurrencer les universités non catholiques surtout par la mise à jour et le renforcement de l'enseignement de la théologie et de la philosophie. Ainsi en 1935, elle établit la Faculté de droit canonique et la Faculté de philosophie qui se rattache à l'École des sciences sociales. La création de facultés se poursuit dans les années suivantes lorsqu'en 1940 sont instaurées celles d'agriculture, des sciences sociales en 1943, d'arpentage et de génie forestier en 1945.
Pendant la décennie suivante, l'Université Laval se déplace en banlieue puisque de nouveaux bâtiments modernes sont construits sur la Cité universitaire ceci à l'image des universités américaines qui regroupent physiquement toutes leurs facultés. De plus, d'autres changements viennent bouleverser les structures administratives, d'enseignement et de recherche. Lentement l'état prend une part plus importante dans le financement de l'Université au détriment du Séminaire de Québec. Puis l'Université se donne des objectifs précis qui visent l'enseignement du savoir, la recherche et le développement du savoir enseigné, puis la mise au service de la société du savoir développé. Au début de 1960, l'administration se laïcise, se professionnalise et se bureaucratise marquant ainsi une rupture avec le Séminaire. Puis avec l'aide accrue de l'État, l'Université poursuit son expansion par la construction de nouveaux bâtiment et de nouvelles facultés.
Une nouvelle charte provinciale adoptée en 1969 par l'Université et l'année suivante par l'Assemblée nationale entre en vigueur en 1971 et remplace la charte pontificale. Afin de démontrer son ouverture sur la société qui la finance, la création d'un Conseil d'administration en 1991 ouvre sa gestion au monde extérieur. Pour assurer l'autonomie nécessaire à son bon fonctionnement, l'établissement se dote d'un Conseil de l'Université, qui assume la gestion de l'enseignement et de la recherche.